L’ENTREPRISE RESPONSABLE, VUE PAR Rémy Baranger
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L’ENTREPRISE RESPONSABLE, VUE PAR Rémy Baranger

L’ENTREPRISE RESPONSABLE, VUE PAR Rémy Baranger

Responsible Growth : Prises en ciseaux entre une multitude de contraintes économiques, technologiques, réglementaires, et leurs aspirations pour une gouvernance responsable, les entreprises se cherchent …

Rémy Baranger : Je dirais qu’au mieux elles se cherchent. Se chercher signifie avoir un certain recul pour pouvoir envisager des alternatives, et toutes les entreprises n’en sont pas là.

Beaucoup d’entreprises ne « se cherchent » pas, mais « cherchent » seulement à survivre face aux bouleversements qui s’imposent à elles. Un peu comme des nageurs à contre-courant qui parviennent juste à annuler l’effet du courant pour ne pas reculer, mais n’ont pas les forces nécessaires pour progresser.

Ce dont ont besoin nombre d’entreprises est de trouver des moments de respiration, de reprendre leur souffle pour réfléchir à une nouvelle gouvernance mieux adaptée aux enjeux du moment.   

Responsible Growth : Il y a encore quelques années, le digital semblait fixer le cap … mais aujourd’hui : comment résoudre le problème délicat de la prospective ?

Rémy Baranger : Le digital a, en effet, fixé le cap, car il a dicté aux entreprises, si ce n’est une feuille de route, en tout cas une direction à prendre obligatoirement. Pour certaines entreprises, ça a été une opportunité pour accélérer leur développement, tandis que pour d’autres, l’exercice a consisté en une simple adaptation, sans enthousiasme débordant, mais néanmoins dans la conscience que, si elles ne faisaient rien, elles resteraient sur le côté de la route à regarder leurs concurrents prendre le large.  

Quid alors de la prospective ?

D’abord, je pense qu’essayer de deviner quels seront les prochains bouleversements extérieurs et autres disruptions technologiques est peine perdue.

Je me souviens par ailleurs de cette phrase de Ilham Guggenheim : « La transformation digitale n’existe pas, il s’agit d’une transformation culturelle dans un monde digital. ».

La transformation culturelle est à la main de l’entreprise, et sa pierre angulaire n’est autre que son capital humain qu’il convient de valoriser plus que jamais. 

Donc, plutôt que d’essayer de prévoir les événements à venir, l’entreprise doit plutôt déterminer quel rôle responsable elle veut jouer dans les années à venir et, pour ce faire, à quelles transformations de nature culturelle elle doit s’atteler en interne et, plus largement, au sein de son écosystème de parties prenantes (clients, partenaires, etc.).

Responsible Growth : Dans ce contexte, quelle place pour une entreprise réellement responsable ?

Rémy Baranger : J’ai parlé de transformation culturelle, ce qui revient avant tout pour une entreprise responsable à mettre (ou remettre) l’Humain au centre.

« Mettre l’Humain au centre » est une expression qui paraît facile, mais qui, en réalité, doit être portée par des convictions fortes autour de plusieurs thèmes, parmi lesquels :

  • L’innovation : L’intelligence collective des collaborateurs est une source largement sous-exploitée de créativité et d’idées nouvelles. Leur leadership doit être encouragé pour favoriser leur expression et leur engagement ;
  • L’agilité : Les équipes doivent fonctionner en mode agile pour conférer à l’entreprise-roseau sa nécessaire souplesse et donc son adaptabilité ;     
  • La performance : Des collaborateurs qui vivent une expérience de qualité contribuent à produire une expérience-client de qualité également, et favorisent donc le succès et la croissance de l’entreprise.

Mettre l’Humain au centre est à la fois un objectif d’entreprise responsable, mais aussi un moyen pour atteindre d’autres objectifs.

Comment une entreprise pourrait-elle envisager d’œuvrer pour améliorer les conditions environnementales ou sociétales des Hommes qui habitent la planète sans, d’abord, prendre soin des Hommes qui « habitent » l’entreprise ?