L’entreprise responsable, vue par Alexandre Rispal
Responsible Growth : Prises en ciseaux entre une multitude de contraintes économiques, technologiques, réglementaires, et leurs aspirations pour une gouvernance responsable, les entreprises se cherchent …
Alexandre Rispal : Et pourtant elles ont un impact puissant. Liens émotionnels, connaissances approfondies des client.es, elles ont une réelle puissance pour changer la société en mieux. Les entreprises doivent accepter leur rôle pour améliorer la société et chasser le vertige d’un rôle qui ne leur était pas dévolu. Au-delà des savantes définitions (post-démocratie par exemple), elles deviennent aussi responsables du bien commun que les partis politiques.
Responsible Growth : Il y a encore quelques années, le digital semblait fixer le cap … mais aujourd’hui : comment résoudre le problème délicat de la prospective ?
Alexandre Rispal : Le digital est un moyen, pas une fin. Il est l’ombre de l’allégorie de la caverne de Platon. Un signal des augmentations cognitives de l’Humanité.
La prospective est un domaine par essence plus large : santé, militaire, philosophie, arts, science, histoire, politique, spiritualités. Comment réduire l’irréductible ? Le digital ne rassemble et ne réduit pas, il augmente et régule, pour le moment…
Responsible Growth : Dans ce contexte, quelle place pour une entreprise réellement responsable ?
Alexandre Rispal : L’entreprise responsable est l’idéal type d’un avenir meilleur. Utopie ? Présent ? Futur ? Nul.lle ne peut le dire pour le moment. Perdue entre Thomas More, La Boétie et Karl Marx, l’entreprise responsable cherche et se cherche. Quel sera le résultat de cette quête ? Soit un bien plus grand bien être collectif, soit une quête mortifère de (sur) consommation et l’ère du vide. Notre rôle est de faire sens, pas de mener dans une impasse les générations futures.