Les entreprises responsables sont les plus profitables !
Dans un article lapidaire publié en Septembre 1970 – un ½ siècle déjà – par le New York Times, l’économiste Milton Friedman évoquait en des termes peu amènes la responsabilité sociale des entreprises : « There is one and only one social responsibility of business — to use its resources and engage in activities designed to increase its profits ».
Circulez, il n’y a rien à voir !
Deux ans plus tard, devant Antoine Riboud, Président de la multinationale Danone, proposait une vision diamétralement opposée au patronat français réuni pour ses Assises Nationales :
« Il n’est pas possible d’admettre que la croissance abandonne derrière elle autant de « laissés pour compte » : les vieillards, les inadaptés, les malades et surtout les travailleurs, qui sont nombreux à bénéficier insuffisamment des fruits de la croissance […] Nous devons nous fixer des objectifs humains et sociaux ».
Discours visionnaire pour les uns, discours de riche pour les autres, qui ne concernent certainement pas les PME et autres ETI : la RSE, c’est bien, mais avant de se montrer altruiste, mieux vaut exister … donc réaliser les profits nécessaires à sa croissance.
Pour les disciples de Friedman, un euro ou un dollar investi dans une démarche responsable, c’est un euro ou un dollar … perdu !
Friedman avait pour lui l’excuse qu’à son époque, la RSE n’était que très balbutiante et qu’aucune étude ne pouvait contredire ses propos … ce qui n’est plus le cas de nos jours.
Une étude réalisée par France Stratégie auprès de 8500 entreprises de diverses tailles, dont des PME de plus de 10 salariés, souligne que « l’écart de performance entre les entreprises qui introduisent des pratiques RSE et celles qui ne le font pas est en moyenne de 13 % » : Friedman avait donc tort, la RSE ne nuit en aucun cas à la performance financière des entreprises, bien au contraire.
Ce que confirme une étude européenne réalisée par Accenture : « les entreprises les plus responsables, c’est-à-dire celles qui intègrent systématiquement les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs prises de décision et leur stratégie, sont de fait celles qui affichent les meilleurs indicateurs financiers ».
Plus précisément, « elles ont ainsi une marge opérationnelle plus élevée (+3,2% en moyenne) et un plus fort rendement pour les actionnaires (+9,3% en moyenne) » … pourcentage qui peut atteindre +13,4% pour dont les politiques RSE sont les plus développées !
Rédigé par François